Épisode 3 – Naviguer les fins de cycle et les deuils

Épisode 3 de l’infolettre audio L’art d’être humain, animé par Pascale Dufresne.

Le thème: Naviguer les fins de cycle et les deuils

Plan de l’épisode:

  • Introduction: Fragilité et fugacité de la vie
  • Élever son jeu intérieur: Un enseignement en leadership / Leadership de soi: Accepter les “plus jamais”, ce qui ne sera plus
  • Doux pour l’âme et le coeur: À écouter pour une dose d’inspiration: Éphémérité
  • Sur ma table de chevet: Accepter le donné de la vie
  • Une citation à méditer
  • Mon invitation: Questions d’introspection pour être des observateurs de nos fins de cycles et deuil
  • Conclusion: Chaque fin est le prélude d’un nouveau commencement

Pour écouter cet épisode :

Transcript de l'épisode
Élever son jeu intérieur: Un enseignement en Leadership / Leadership de soi
Les deuils n'ont pas seulement trait à la mort physique. C'est peut-être la mort de quelque chose d'autre... Une fin de cycle.

Quelles sont les fins et deuils que vous avez à naviguer en ce moment?

Deuil de ce qu'une relation a été? Deuil d'une partie de vous qui n'est plus? Deuil d'un projet? Deuil d'une personne qui a quitté votre vie? D'une amitié? D'un amour? D'un rêve? Deuil d'un lieu de vie? D'un travail? Les diverses étapes de la vie, le processus de vieillissement, nous amènent à aussi vivre des deuil.

Le deuil, la fin de ce qui a été, nous amène à faire face à ce terrible sentiment.... Ce qui a été ne sera plus. je pourrai plus... jamais.... vivre ce que j'ai vécu. Ce jamais fait mal. Nous sommes obligés de faire avec ce qui n’est plus.

Pendant longtemps, on a pensé au deuil comme un processus linéaire avec des étapes prévisibles, mais des recherches récentes ont réfuté cette idée. Le psychologue Robert A. Neimeyer écrit : "Un processus central dans le deuil consiste à tenter de réaffirmer ou de reconstruire un monde de sens qui a été remis en question par la perte".

Le travail du professeur Neimeyer soutient ce besoin de véritable connexion dans le processus de guérison. Il écrit : 'La plupart des personnes qui luttent avec des pertes complexes ressentent une grande pression pour '"raconter leur histoire, trouver quelqu'un disposé à écouter ce que d'autres ne peuvent pas, et qui peut les rejoindre pour donner un sens à la mort sans se retirer dans un silence maladroit ou offrir des conseils banals et superficiels face aux questions qu'elle pose. Cette nécessité de connexion, de narration et de recueil des histoires, est ce qui rend les thérapies de groupe et les groupes de soutien des expériences de guérison si puissantes pour ceux en deuil."

En bref, lorsque nous vivons une perte, fin, deuil, nous avons besoin de raconter notre histoire, d'être en liens et d'être vus.

Pourtant, notre réflexe lorsque nous faisons face à ces souffrances, pourrait être de basculer dans nos stratégies réactives: culpabilité, regrets, paralyser complètement, mettre toute notre énergie à s'occuper de tout le monde sauf de soi-même, ruminer, se couper émotionnellement, se couper des relations et s'isoler, s'étourdir dans le travail, tenter de contrôler d'une façon ou d'une autre la situation, résister et se battre. Et c'est ok! C'est humain. Mais c'est paradoxal, car par le fait même, on se coupe de tout ce dont nous avons le plus besoin.

Accepter ces fins et deuils, accepter ces "plus jamais" n'est pas simple. Voici ce quelques pistes que j'ai envie de vous offrir.

1) Laissons le temps à nos deuils de se vivre

Avez-vous déjà observé que nous sommes présents pour les autres (tout comme pour nous-mêmes) jusqu’à temps qu’on ne le soit plusl survient un moment où nous nous retrouvons à penser : "C'est suffisant, il est temps que cela se termine." C'est ce que l'on pourrait appeler la culture du "passer à autre chose". La culture du “get over it”.

C'est comme si la performance s'immisçait partout... même dans nos processus de deuils!

Laissons le temps à nos deuils de se vivre. Ça n'est pas une ligne droite. Il y a de bonnes journées, et de mauvaises journées. Soyons en conscients, simplement. Évitons cette culture du "get over it" : Reconnaître que le deuil est un processus personnel et qu'il ne peut pas être forcé. Évitez de vous juger ou de juger les autres pour la manière dont ils vivent le deuil.

2) Ouvrir les bras collectivement

Dans notre culture, les deuils sont souvent invisibles. Nous les gardons pour nous, surtout dans un contexte professionnel. Pourtant certaines cultures ont des rituels. Quand je suis allée au Madagascar, j'ai été témoin de la "Journée des morts". Un rituel où les familles peuvent allumer des bougies, offrir de la nourriture et des boissons, et passer du temps à se recueillir et à se célébrer la mémoire de ceux qui ne sont plus.

Je nous souhaite cela, de pouvoir collectivement ouvrir les bras et offrir du soutien.

3) Nourrir nos liens significatifs.

C'est un puissant catalyseur pour la guérison.

4) Voir la beauté, même dans le endroits et moments les plus arides.

Et j'ajouterais même injecter de la beauté dans nos vies, par ce qui nous fait du bien! Pour moi, c'est l'art. Certes, on ne veut pas ignorer notre état d'être: colère, tristesse, déception peuvent nous habiter. Mais ... on peut injecter des ingrédients qui nous font du bien et génèrent de la joie et du lien.

Une collègue m'a écrit ceci et j'ai trouvé cela si touchant, que je vous le partage:

"Le départ des êtres chers nous ramènent à l’essentiel, l’amour. C’est dans l’amour que l’on guérit, l’amour de soi en premier, pour laisser la place à la tristesse, le besoin de l’exprimer, de se faire plaisir, à travers tout un tourbillon d’émotions. Le temps, l’espace que l’on se donne nous aide à traverser ce désert… Il y a aussi toute cette beauté qui émerge d’un deuil, les amitiés qui se resserrent, les petits gestes d’amis et de parents qui changent tout, le recueillement, les souvenirs joyeux, les étreintes. Un deuil est comme la vie, il apporte de grandes souffrances mais le ‘silver lining’ est somme toute cette beauté qui en émerge, il s’agit de l’accueillir… " D’une maman qui a perdu sa fille Marie en juin 2023. ❤️‍🩹"

5) Ralentir, écoutez votre rythme, investissez en vous
Il n'y a pas de calendrier universel pour le deuil. Chacun a son propre rythme. Respectez votre chemin et ne vous précipitez pas pour "passer à autre chose." Et cela permet d'accepter tous nos états d'être et émotions.

6) Honorer les transitions
Les fins de cycle sont aussi des débuts. Honorez ces moments de transition en réfléchissant sur ce que vous avez appris et en envisageant le chemin à venir.

(Cette section est inspirée des travaux de Brené Brown)

Doux pour l'âme et le coeur: A écouter pour une dose d'inspiration
Je vous offre ce mois-ci dans la version audio, un texte écrit de ma plume que je vous récite sur fond de musique douce pour le coeur et l'âme.
Un hommage à mon amie partie beaucoup trop tôt que j'ai intitulé:
Éphémérité.

Des mots que je me plais à imaginer qu'elle nous murmure de là-haut.

Sur ma table de chevet
"La vraie sérénité, la paix intérieure s'acquièrent, je l'ai montré tout au long de ce livre, à la seule condition d'accepter le donné de la vie. Dire «oui » à la vie consiste à dire oui à l'inéluctable, c'est-à-dire ce sur quoi nous n'avons aucune prise. Or, le plus inéluctable, c'est la mort. Et quel que soit l'amour que nous nourrissons envers cette vie, nous savons avec certitude qu'un jour nous cesserons d'exister, au moins dans ce corps. Nous le savons intellectuellement. Mais rares sont ceux qui parviennent à intégrer réellement cette idée. Comme le dit Freud, notre mort nous est proprement parler « impensable », et nous vivons comme si nous étions immortels."

Frédéric Lenoir - Petit traité de vie intérieure

Une citation à méditer
"Le deuil n'obéit pas à vos projets ni à vos souhaits. Le deuil fera ce qu'il veut de vous, quand il le voudra. À cet égard, le deuil a beaucoup en commun avec l'amour." Elizabeth Gilbert

A propos du fait que le deuil est un processus complexe qui ne se conforme pas à nos plans ni à nos désirs.

Mon invitation!
Mon invitation pour les semaines à venir est d'être observateurs de ce que les fins de cycles vous font vivre. Quelles fins de cycles ou deuils vivez-vous en ce moment? Nous pouvons subir ces expériences de la vie, ou être acteurs et apprenants.

Questions d'Introspection:

  1. Quelles valeurs, principes ou convictions sont mises à l'épreuve ou redéfinies lorsque je fais face à une fin de cycle, et comment cela influence-t-il ma vision du monde et ma philosophie de vie ?

  2. Cette question nous encourage à examiner comment ces transitions remettent en question nos valeurs fondamentales et nos croyances philosophiques. Cela peut nous aider à développer une compréhension plus profonde de vos convictions et à ajuster votre vision du monde en conséquence.

  3. Dans quel paradoxe cela m'amène à naviguer? Quelle tension se créé en moi?

  4. Que dois-je m'offrir pour accepter davantage le "donné de la vie"? Quels ingrédients je pourrait injecter dans ma vie pour créer de la beauté?

Restons connectés!

Abonnez-vous à mon infolettre “L’art d’ÊTRE humain”.
Du contenu intimiste et exclusif.
Promis, pas de SPAM. Que de l’inspiration!